Semaine de travail en 4 jours : prochaine rencontre – débat organisée par la CFDT 13
Un moment de réflexion et de discussion.
Semaine EN 4 jours ou semaine DE 4 jours
La différence entre ces deux concepts réside dans la longueur de la journée de travail pour les salarié·e·s. Dans la semaine EN 4 jours, le temps hebdomadaire reste le même (35 h) mais il est compressé en 4 jours de travail, ce qui fait des journées de presque 9 heures de travail. Dans la semaine DE 4 jours, il s’agit d’une journée de travail de 8h, 4 jours par semaine, ce qui reviendrait à travailler 32 h par semaine.
Pour l’instant, la proposition du gouvernement touche seulement les salarié·e·s de la Fonction publique et il ne s’agit pas de réduction mais plutôt de compression du temps de travail, donc on parle bien de la semaine EN 4 jours.
Le sujet nous incite à nous poser des questions :
- Mais est-ce vraiment la seule réponse à l’organisation du travail ?
- Est-ce que cela relève du pragmatisme économique ?
- Semaine de 4 jours pour le service public…. Et les autres ?
- Meilleur service public pour les usagers et meilleurs conditions de travail pour les fonctionnaires ?
- Et bien d’autres interrogants qui surgiront de nos échanges
Comme bien le dit Sarah Proust dans son article sur le site de la Fondation Jean Jaurès :
« (…) évoquer la semaine de quatre jours aujourd’hui, c’est utiliser un vocable unique en visant des réalités de nature différente (réduction du temps de travail ou volume horaire constant), des modalités variées (un jour travaillé en moins identique pour tous ou à la carte pour chacun, hebdomadaire ou saisonnier, etc.) et des intentions hétérogènes (attractivité, compensation au télétravail, gains de places, etc.).
Pour autant, de toute cette diversité d’objectifs et de mises en œuvre, se dégage un point commun : cette mesure s’apparente à un symptôme généralisé de l’individualisation de l’organisation du travail. Or, à accélérer cette tendance, le risque est de ne plus savoir à quoi tient le commun au travail.
Comparer et analyser la nature de la mesure, les objectifs qu’on lui assigne permettent d’offrir aux organisations et aux salariés un cadre de réflexion et de décision utile à tous. »
Il est évident aujourd’hui que la question du temps de travail et son organisation sont des sujets majeurs, spécialement après la crise sanitaire du COVID 19. Comme le souligne Isabelle Mercier, Secrétaire nationale de la CFDT :
« La volonté des salariés de mieux équilibrer leurs temps personnel et professionnel sur la semaine, mais aussi à l’échelle d’une carrière, est revenue sur le devant de la scène »
Le point de vue de quelques syndicats de la CFDT
Pour la Fonction publique, la CFDT Finances exige que le dialogue social joue pleinement son rôle. Elle attire l’attention sur les conditions de travail pour les salarié·e·s qui travailleront 8h45 par jour : augmentation de la fatigue professionnelle, impact sur la parentalité, temps de transport à ajouter à ces longues journées de travail.
Dans un tract que vous pouvez télécharger ici, la Cfdt Finances reconnaît que la semaine EN quatre jours peut séduire de nombreux collègues : ceux qui ne bénéficient pas du télétravail, ceux qui ont des temps de transport importants, ceux qui veulent pouvoir être libres une journée de plus par semaine… Mais, le syndicat attire l’attention sur les conditions de travail pour ces salarié·e·s qui travailleront 8h45 par jour :
- Les temps de transports sont à ajouter à ces longues journées de travail
- La fatigue professionnelle augmentera avec les risques que cela implique
- Des journées si longues vont forcement percuter la parentalité.
La CFDT Finances exige que cette expérimentation repose sur le volontariat et que les agents expérimentateurs puissent renoncer à tout moment au choix de la semaine EN quatre jours.
Dans le secteur privé, il a eu quelques expérimentations. Par exemple, chez Accenture, où Jérôme Chemin, Secrétaire Général Adjoint de la CFDT Cadres, est délégué syndical central adjoint, l’entreprise a mis en place un accord qui permet aux salarié·e·s le passage au dispositif de la semaine EN 4 jours ou en 4 jours et demi. Il s’agit d’un accord à durée déterminée de 3 ans qui est suivi par une commission qui évalue les demandes et les retours que, pour l’instant, sont positifs.
Dans un argumentaire publié par la Cfdt Cadres en 2022 , le syndicat invite les équipes syndicales à demander l’ouverture d’une négociation spécifique sur la semaine de 4 jours et ne pas laisser la direction en définir seule les modalités. La CFDT Cadres plaide aussi pour une négociation au niveau de la branche pour éviter les disparités entre entreprises d’un même secteur d’activité.
Pour la Cfdt Cadres, il s’agit d’un changement sociétal fort car la modification du rythme de travail implique obligatoirement un changement dans l’organisation du temps de vie personnelle (famille, loisir et autres). La CFDT Cadres propose d’engager une réflexion avec les associations impliquées dans le pacte du pouvoir de vivre et avec certaines communes – trop souvent considérées comme « dortoirs » - à la recherche d’une nouvelle dynamique.
Débat – Rencontre
Depuis cette année, la CFDT 13 organise des débats et rencontres pour aborder des questions importantes pour tous. Ainsi, en s’informant et en participant à ces débats, nous pouvons agir pour une meilleure organisation du travail, qui prenne en compte à la fois nos besoins en tant que salarié·e·s et les enjeux économiques et sociaux de notre temps.
Pour aller plus loin : consulter le dossier : Semaine de 4 jours : mirage ou avancée sociale? de Syndicalisme Hebdo