Choc des savoirs, pourquoi la Cfdt dit « NON » ?
Rencontre – débat : Choc des savoirs, mais de quoi parle-t-on?
L’éducation nationale est aujourd’hui une nouvelle fois agitée par des décisions ministérielles qui se prennent sans écouter les professionnels qui la servent.
En décembre 2023, Gabriel Attal, alors Ministre de l’Education Nationale, a annoncé un ensemble de réformes applicables dès la rentrée 2024 intitulé « Choc des savoirs ».
Parmi ces mesures, une fait particulièrement réagir les enseignantes et enseignants : la séparation en groupes de niveaux pour l’enseignement du français et des mathématiques au collège.
À la CFDT, cette idée, qui nous est présentée comme « de bon sens », nous semble être non seulement un non sens pédagogique et organisationnel mais aussi le premier pas vers une école à deux vitesses par une sélection précoce des élèves.
A qui appartient l’école ?
Le 1er février les organisations syndicales organisaient une grande mobilisation pour dire non à cette façon de gérer l’école. Les mois, les années, passent et la défiance ne cesse de s’accroître rendant les personnels responsables des maux qui touchent au plus profond le cœur de notre société. Si l’école n’appartient pas à ses personnels, l’école n’appartient pas non plus à un pouvoir politique. L’école c’est notre bien commun, l’école c’est la pierre angulaire de notre démocratie, l’école doit être le lieu où se construisent et s’émancipent les citoyens de demain.
L’école que nous voudrions
Cette école généreuse, ambitieuse, c’est l’école de la république que nous servons et qui ne doit plus être malmenée au gré des ministres qui la dirigent. Cette école, notre école, a besoin de calme, de sérénité et de confiance.
Il est incontestable que les résultats d’évaluation globale montrent des performances qui pourraient être meilleures ; il est incontestable que nous pourrions faire mieux pour aider les enfants ayant les plus grandes difficultés à acquérir un socle de connaissances solide qui leur permette de se réaliser ; il est incontestable que cet effort ne doit pas être au détriment de ceux pour qui la chance à mieux sourit. Pour nous, il est aussi incontestable que ce n’est pas en organisant des groupes de niveaux concentrant les difficultés que nous parviendrons à les surmonter.
Si la CFDT s’oppose à ces groupes de niveaux c’est que le projet de société qui est derrière nous inquiète. Au-delà de l’organisation de la classe il y a une vision passéiste du monde que l’on combat.
Nous ne pouvons pas être complices des choix qui ont été faits et nous avons décidé de les expliquer.
Nous vous invitons donc jeudi 15 février à 18h à échanger sur l’école de la République.
Vous pourrez participer à cet échange en présentiel dans les locaux de l’UD13 CFDT à Marseille, 18 rue Sainte ou, si vous le souhaitez, en visioconférence.
Pour des raisons d’organisation, merci de vous inscrire ici pour nous indiquer la forme de votre participation.