LA DÉMOCRATIE AU CŒUR DE LA CFDT

Des questions posées à Lætitia Aresu et Franck Loureiro, Secrétaires nationaux du Sgen Cfdt.

Lors de notre visite au congrès du Sgen Provence-Alpes en novembre dernier nous nous sommes penchés sur le D dans le sigle CFDT.

Il s’agit du D de Démocratique. Nous avons posé trois questions à Laetitia Aresu et Franck Loureiro.

La première question il n’y a pas eu besoin de la poser car la réponse a été donnée par Franck Loureiro dans son intervention.

En connaissant l’importance de la démocratie à la Cfdt, quels sont les critères pour soutenir ou rejeter un accord ?

L’explication de François Chérèque, ancien Secrétaire Général de la Cfdt, continue à être en vigueur. Nous nous posons trois questions :

Est-ce que c’est bon pour les travailleurs ?

Est-ce que c’est bon pour les usagers ?

Est-ce que c’est bon pour le système ?

Car, vous l’aurez remarqué, à la Cfdt nous nous intéressons à toute la société et non seulement aux salariés et nous tenons très particulièrement au fonctionnement du service public.

Quand on parle de démocratie on pense à participation. Comment se repérer à l’intérieur de la Cfdt pour faire entendre sa voix et participer ?

LA : Quand une personne adhère à la Cfdt elle a un espace adhérent où elle trouvera plusieurs outils de prise en main dont l’accès aux formations syndicales. La formation est au cœur du travail syndical. On ne le dit peut-être pas suffisamment : il est très important de se former pour avancer et faire avancer les choses. La confédération met à disposition des adhérents des formations sur tous les sujets liés au travail, c’est pour ça qu’il est si important que les nouveaux adhérent.e.s créent leur espace en ligne sur le site cfdt.fr.

Comment les élus nationaux prennent connaissance des revendications des salariés ?

LA. Il y a tout le maillage interne qui fait que les élus transmettent les informations dans les instances concernées, mais il y a aussi les enquêtes lancées par la Cfdt régulièrement sur « parlons travail » .

Il s’agit de questionnaires mis en ligne sur des thèmes variés qui touchent de près l’ensemble de notre société. Le dispositif proposait près de 200 questions sur de nombreux sujets ayant trait à la vie au travail, avec des variantes selon le statut du répondant (salarié, indépendant, chômeur, retraité…) : vie perso, burn-out, santé, retraite, sentiments, carrière, chômage, hiérarchie, machines, collègues, salaire, discriminations, sens du travail, profit, pouvoir, droit, priorités, internet, syndicat, métier, grève, sexisme, temps de travail.

Tous ces outils viennent appuyer les informations transmises par les élus locaux.

Comment fonctionne la démocratie à la Cfdt ? où la trouve-t-on ?

FL. A la Cfdt la démocratie est plus dans le débat que dans le vote. Evidement que nous votons quand il faut le faire mais nous privilégions le débat. Je dirais que, pour beaucoup d’entre nous, devoir voter parce que nous ne sommes pas arrivés à un accord c’est presque un échec.

Nous pensons que dans la vraie démocratie il n’y a pas une majorité « gagnante » qui impose sa volonté à une minorité « perdante » ; pour nous il n’y a pas de gagnants et surtout pas de perdants dans le débat démocratique. Dans toutes les instances de la Cfdt il y a beaucoup de débat ; nous ne sommes pas toujours d’accord, mais nous nous écoutons et essayons de prendre les décisions en tenant compte de tous les points de vue. Il faut que celui ou ceux qui ont une opinion minoritaire se sentent aussi représentés. Ce n’est pas toujours facile, mais le défi est là : faire vivre notre démocratie par un vrai débat.