8 mars : Journée internationale des droits des femmes

Par : Fabienne Allard

Hommage

Marie-claire Chevalier est décédée le 23 janvier 2022, femme engagée elle lutta pour le droit à l’avortement en France. Adolescente elle fut victime d’un viol. Enceinte, elle demandera de l’aide auprès de sa mère. L’avortement étant illégal alors en France en 1972 et puni de six mois à deux ans de prison, elle dut pratiquer cet avortement de manière clandestine et ce prenant des risques pour sa propre vie. Dénoncée par son violeur, elle fut traduite en justice pour avoir avorté de manière illégale. Avec l’aide de son avocate, Gisèle Halimi, elle fut relaxée. C’est par le courage et la détermination de Simone Veil, alors Ministre de la Santé, que le 17 janvier 1975 l’interruption volontaire de grossesse sera alors dépénalisée et encadrée. Depuis lors (47 ans), les femmes peuvent choisir d’interrompre volontairement leur grossesse sans prendre le risque d’en mourir.

Le droit à l’interruption volontaire de grossesse, qu’en est-il aujourd’hui :

Aux Etats Unis, à forte tradition conservatrice, la Cour suprême confirme sa volonté de changer la loi existante[1] portant sur l’avortement. Actuellement 11 états sont extrêmement restrictifs sur ce droit fondamental de disposer de son corps, 11 sont restrictifs[2],

La Pologne, pays à forte tradition catholique, a restreint le droit à l’avortement qui se résume à un recours dans 2 circonstances « la vie ou la santé physique de la femme enceinte », ou bien si la grossesse résulte d’un viol ou d’un inceste.[3],

L’Irlande, l’IVG est interdite, sauf s’il y a un danger pour la femme. Chypre, autorisé qu’en cas de problèmes médicaux, de viol ou de malformations du fœtus. En Andorre l’IVG est interdite, sauf s’il y a un danger pour la femme. Malte l’IVG est strictement interdit !

Ces reculs entraîneront des conséquences dramatiques pour de nombreuses femmes qui ne pourront plus ou ne peuvent pas interrompre leur grossesse sans prendre le risque d’en mourir. Simone de Beauvoir, prévenait des reculs des droits des femmes en ces termes : « « N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilantes votre vie durant. ». Les reculs dans certains pays en sont l’illustration tous comme la crise sanitaire que nous vivons depuis près de 3 ans. En effet une étude a relevé que si certains pays ont fait des efforts, notamment la France et l’Angleterre, d’autre n’ont rien changé pour «…faciliter l’accès des femmes aux soins d’avortement pendant la pandémie grâce à l’introduction ou l’expansion de la télémédecine et l’avortement médicamenteux précoce, d’autres pays ont tenté d’en restreindre davantage l’accès.»[4]

Mais il y a eu également quelques avancées :

L’Argentine vient (30 décembre dernier) de légaliser l’IVG

L’Allemagne révise l’article 219A du code pénal (article mis en place sous le régime Nazi qui interdit aux médecins de signaler le fait qu’ils pratiquent l’IVG) grâce au combat de Kristina Hänel , qui a été condamnée à 6000€ pour avoir inscrit sur son site internet qu’elle pratiquait l’IVG, l’Allemagne s’est engagée à réviser (non pas abroger) cet article. Une petite avancée dans l’attente du résultat.


[1] https://www.franceculture.fr/emissions/la-revue-de-presse-internationale/la-revue-de-presse-internationale-du-jeudi-02-decembre-2021

[2] https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2019/05/17/le-droit-a-l-avortement-perd-du-terrain-aux-etats-unis_5463554_4355770.html

[3] https://www.genethique.org/pologne-lavortement-eugenique-nest-pas-conforme-a-la-constitution/

[4] https://www.santemagazine.fr/actualites/actualites-sante/le-covid-19-a-eu-un-impact-sur-lacces-aux-soins-davortement-dans-toute-leurope-892809

Femmes engagées

Zanele Muholi, Photographe et activiste de la cause LGBTI en Afrique du Sud.

Elle fera plus de 300 portraits à travers son pays de femmes lesbiennes, devenant ainsi une activiste visuelle, elle rendra visible ces femmes d’Afrique du Sud

Elle initie le projet « Faces and Phases, « Faces » désignant les personnes et « Phases » les différentes phases de la construction de leur identité »

Elle sera la figure majeure de l’exposition Art/Afrique à Paris en 2017.

Zanele Muholi, (flicker)

Femmes menacées

Ophélie Meunier, Journaliste d’investigation, après la diffusion de son enquête sur l’islam radical en France, a récemment été placée sous surveillance policière. Sa propre vie menacée pour avoir relevé les dérives d’extrémistes religieux.

C’est un soutien sans réserve qu’apportent CFDT-Journalistes et la section CFDT de M6 à Ophélie Meunier

Décompte scabreux

La France déplore depuis le début de l’année 2022, 8 féminicides dont 3 le 1er janvier